27 décembre 2024
Reportage

Création du Prix Michèle Rivasi, en son honneur

Michèle Rivasi Une femme qui a toujours lutté pour faire éclater la vérité.

Dossier de presse :

Disparue le 29 novembre 2023, Michèle Rivasi a toujours eu un même objectif  au cours de ses multiples engagements: la défense de l’intérêt général. Sa trajectoire illustre un combat acharné pour la justice sociale et environnementale, la clarté scientifique et une détermination sans faille. Normalienne et professeure agrégée de sciences naturelles, Michèle Rivasi s’est également spécialisée en didactique des sciences. Sa carrière politique débute en 1997 en tant que députée soutenue par les Verts et le P.S. Elle rejoint ensuite le groupe socialiste puis les Verts. Députée de la Drôme puis vice-présidente du conseil général de la Drôme, et députée au Parlement européen de 2009.

C’est en 1986 que son parcours militant prend une tournure décisive, suite aux mesures de la Criirad qu’elle a co-fondé et qu’elle préside, Michèle Rivasi réfute scientifiquement le mensonge d’État sur les retombées de Tchernobyl, révélant au grand public l’ampleur des pollutions nucléaires. En 2000, son rapport sur le chaos dans la gestion des déchets nucléaires met en lumière les limites des solutions proposées. Au sein de Greenpeace France qu’elle dirige pendant un an, elle défend ce combat pour l’indépendance des expertises et la transparence. Toujours en quête de justice elle dénoncera les conflits d’intérêts entre laboratoires pharmaceutiques et décideurs publics.

En parallèle, Michèle Rivasi s’attaque aux enjeux environnementaux majeurs, comme l’utilisation controversée du glyphosate, un herbicide commercialisé par Monsanto et entre en confrontation directe avec l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), exigeant la transparence des études concluant que le glyphosate n’est « probablement pas cancérogène ».

Grâce à son acharnement, la Cour de justice de l’Union européenne lui donne raison en 2019, reconnaissant la primauté du droit à l’information environnementale sur les intérêts commerciaux.

Au-delà de ces combats emblématiques, Michèle Rivasi s’est engagée sur des questions moins médiatisées mais tout aussi cruciales, comme celle des électro-hypersensibles. En 2014, elle prend la présidence de l’Association Zones Blanches (AZB), œuvrant pour la création d’un centre médico-social dédié.

Enfin, son engagement pour une « santé environnementale » illustre la dimension collective de la lutte chère à Michèle Rivasi à travers la Marche des Cobayes en 2018 ; militants, scientifiques et citoyens exigent des expertises indépendantes, une prise de responsabilité des industriels, et une inversion de la charge de la preuve en matière de pollutions.

 

Ainsi, Michèle Rivasi laisse derrière elle l’héritage d’une vie guidée par la quête de vérité, l’indépendance scientifique et l’engagement au service des causes humaines et environnementales. Rien de plus logique alors que de nommer une distinction récompensant le courage de lanceurs d’alerte: “Prix Michèle Rivasi”.

Irène Frachon et le scandale du Mediator, Edward Snowden et la surveillance d’internet par les États-Unis, Antoine Deltour et les « LuxLeaks », Frances Haugen et les « Facebook Files »… Autant de figures emblématiques qui ont permis de mettre en lumière des dysfonctionnements majeurs dans des domaines tels que la santé, l’environnement, la défense, les finances ou l’internet. Ces révélations, souvent décisives pour l’intérêt général, s’accompagnent toutefois d’un coût élevé sur les plans professionnels, personnels et financiers. Menaces, pressions, licenciements, ou encore poursuites judiciaires visant à faire taire et ruiner un détracteur…

En France, le législateur intègre pour la première fois dans la loi du 16 avril 2013 (dite "loi Blandin") une définition du lanceur d'alerte mais elle reste limitée à la santé publique et à l’environnement.

La loi du 9 décembre 2016 , dite "loi Sapin II", a mis en place et défini le lanceur d’alerte et mis en place une procédure garantissant la confidentialité du lanceur d'alerte et des personnes visées. Trois ans plus tard entre en vigueur une directive européenne sur la protection commune des lanceurs d’alerte, désignés comme des acteurs permettant le respect de la légalité et l’application du droit de l’Union. Pour les protéger des représailles, le texte laisse le choix au lanceur d'alerte de divulguer ses informations soit en interne soit directement auprès des pouvoirs publics.

La loi du 21 mars 2022 visant à améliorer la protection des lanceurs d'alerte, dite "loi Waserman", transpose la directive européenne tout en conservant les garanties de la loi "Sapin II". Ce texte élargit la définition du lanceur d’alerte et les champs pouvant être concernés par son alerte. Il améliore la protection des lanceurs d'alerte et celle des personnes qui les accompagnent. Un nouvel adjoint au Défenseur des droits est chargé d'orienter et d'accompagner le lanceur d'alerte tout au long de son parcours. Enfin, des aides financières et psychologiques sont prévues (provision pour frais de justice, par exemple).

Malgré ces avancées significatives, la protection des lanceurs d’alerte reste insuffisante.

Les procédures sont complexes et dissuasives, le parcours reste long et risqué pour le lanceur d’alerte. Les soutiens sont insuffisants qu’il s’agisse d’aides financières, juridiques ou psychologiques.

La perception des lanceurs d’alerte comme des perturbateurs reste prégnante et freine leur reconnaissance comme acteurs essentiels de l’intérêt général.

La Défenseure des droits a publié, en septembre 2024, son premier rapport bisannuel sur le fonctionnement global de la protection des lanceurs d'alerte. Elle déplore l' absence de toute communication gouvernementale sur le dispositif de signalement.

Le Prix Michèle Rivasi

La création de ce prix vise plusieurs objectifs:

  • Récompenser les grandes personnalités de la société civile et leur volonté hors du commun au service de l'intérêt général.
  • Valoriser et protéger celles et ceux qui s’engagent contre le péril climatique, les atteintes au vivant, aux droits humains et à toutes les pollutions de par le monde.
  • Saluer et honorer chaque année l’engagement de lanceurs d’alertes, il peut s’agir d’une ou plusieurs personnes physiques ou morales et ou de collectifs
  • Offrir de la visibilité à une cause et mettre en avant le combat du lanceur d’alerte
  • Soutenir et contribuer à protéger celles et ceux qui s’engagent (aides financières juridiques logistiques et médiatiques) .

Le jury Composé d’anciens députés européens et sénateurs, compagnons de route des combats menés par Michèle Rivasi et personnalités s’étant illustrées dans la protection des lanceurs d’alerte, ce prix veut mettre en valeur et saluer le courage des ces personnes et organisations plaçant l'intérêt général au-dessus de leur intérêt personnel.

Le jury : Jean-Luc Bennahmias – Benoît Biteau - Marie-Christine Blandin - Bruno Chareyron - Karima Delli - Éva Joly - Didier Lambert - Corinne Lepage - Noël Mamère - Serge Orru - Marie-Monique Robin – Michèle Rubirola - Coline Serreau.

Le comité d’organisation : Guillaume Ageorges – Sébastien Barles – Géraldine Boyer – Daniel Ibanez – Charles-Maxence Layet

 

La conférence de presse   

La conférence de presse s’est tenue dans les bureaux de l’office de liaison du parlement européen à Paris, le mardi 17 décembre 2024. Certains membres du jury étaient présents ainsi que des personnalités telles Marine Tondelier et Sébastien Barles. Guillaume Ageorges assurait la retransmission en direct de la conférence dont il est le contact presse. Frédéric Baldan et Laurence Muller-Bronn étaient présents. Retrouvez la conférence en vidéo : ici

Serge Orru a eu l’idée de la création de ce prix pour rendre hommage à Michèle Rivasi qui était, elle-même une lanceuse d’alerte.

Chacun, à son tour, a salué son courage face aux lobbies, son intégrité, ses combats homériques pour l’intérêt général, sa pugnacité, son refus de complaisance par rapport à la politique, ses qualités très rares d’honnêteté et son imagination fertile pour mener à bien ses idées, sa volonté de transparence. Elle reste pour chacun une figure inspirante.

Ils se sont remémorés leurs rencontres personnelles avec Michèle Rivasi, plusieurs de ses combats, ses moments de découragements, ses éclats de voix, de rires, les attaques et accusations injustes qu’elle a subies, sa solitude dans certains affrontements, sa présence dans les manifestations et quelques anecdoctes amusantes qui les ont marqués.

« Le prix colle à la personnalité de Michèle Rivasi qui savait repérer les victimes, les dysfonctionnements et aller jusqu’au bout pour corriger ces dysfonctionnements » Marie-Christine Blandin

« Michèle s'est battue pour un environnement sain et la santé de toutes et tous et au-dessus de tous les lobbies et les considérations de profits [...] face à ces ventres mous de la politique qui subissent les contraintes du politiquement correct » Michèle Rubirola

« J’ai tout de suite apprécié son côté amical et humain qui n’était pas la qualité la plus répandue et qui ne s’est jamais démentie » Eva Joly

« Ses qualités faisaient d’elle un être exceptionnel » Corinne Lepage 

« Elle fut pour moi une boussole notamment dans le droit de savoir et sa volonté de vulgariser pour amener au débat public » Karima Delli

« Sans Michèle Rivasi, la question de l’aluminium vaccinal serait déjà éteinte » Didier Lambert

« Ce prix est particulièrement bien venu dans ce monde victime du concept de l’ignorance » Noël Mamère

«Michèle était merveilleuse d’engagement et de courage » Benoît Biteau

« Michèle nous laisse un  héritage puissant et inspirant » Marine Tondelier

 

Les médias présents, les Dépêches citoyennes, Nexus mais aussi Corinne Lalo, journaliste et grand reporter ainsi que Vincent Pavan pour le CSI ont posé quelques questions qui portaient regrets et douleur sur des sujets comme le cas de Reiner Füllmich, la non-participation de Michèle Rivasi à la 150ème émission du CSI, la position du parti des Verts concernant les injections expérimentales, la plainte de Frédéric Baldan concernant les SMS de Von der Leyen et la situation des soignants traumatisés par la situation abominable de leur suspension.

Marie-Christine Blandin a bien rappelé que le prix n’est pas tenu par le parti des Verts et que les membres du Jury n’appartiennent pas tous au parti.

Comme l'a souligné Corinne Lalo, aucun média « mainstream » n’était présent. La déconnexion entre l'information reçue par les politiques provenant essentiellement de ces médias mainstream et celle des citoyens sur le terrain est à déplorer et la conséquence de tensions multiples. 

En ce sens, cette conférence de presse a permis un échange entre élus, représentants et journalistes. Un véritable échange entre journalistes indépendants et membres du jury, sans langue de bois ni faux-fuyant, ce que nous ne voyons plus avec ces médias complices et serviles.

Les questions comme les réponses furent sincères, franches et engagées, ce qui est tout à l’honneur des personnalités présentes.

Cette « touche Michèle Rivasi » dans le déroulé de cette conférence de presse honore Michèle Rivasi et reflète ses traits de caractère et ses combats pour la sincérité et la vérité, ce dont les citoyens ont un besoin vital aujourd'hui.

 


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