12 septembre 2024
Juridique

La France sacrifiée ?

« Nul n’est censé ignorer la loi » Cet adage existe depuis l’Antiquité mais il ne traduit qu’un idéal, désiré ou plus souvent prétendu, et une protection nécessaire de la Justice, car nul ne peut se prévaloir de n’avoir pas eu connaissance d’une loi pour plaider son innocence.

Pour le tout un chacun, avoir connaissance des lois, même très partiellement, est une gageure. Il en est de même pour un homme ou une femme de loi tant les domaines sont étendus et complexes, c’est ainsi que ces professionnels du droit se spécialisent dans un domaine du plus général (droit public/doit privé/droit commercial) au plus spécifique (droit pénal international, droit commercial des sociétés, droit fiscal européen…).

S’il est du ressort du citoyen de concourir à l’élaboration des lois (Déclaration des droits de l’homme de 1789 art. 6), ce sont bien une minorité de citoyens qui les rédigent, les votent et les promulguent.

Il existe donc bien un double paradoxe entre l’élaboration d’une loi et l’information aux citoyens d’une part et son caractère contraignant à l’ensemble des citoyens d’autre part.

Dans ce nouveau livre « La France sacrifiée ? Réarmement et programmation militaire 2024-2030 », Me Virginie de Araújo-Recchia, nous offre une analyse de cette loi votée sans encombre à l’été 2023, malgré des courriers d’alertes adressés aux parlementaires. Elle a été promulguée au Journal Officiel de la République française du 2 août 2023 et est entrée en vigueur le 1er août 2024. Cette analyse permet non seulement de comprendre les contenus de ces articles en les explicitant mais plus encore, elle dresse le contexte en reprenant des allocutions de personnalités politiques. Ainsi, se dessinent clairement les intentions qui ont concourues à l’élaboration de cette loi. Il ne s’agit pas de légiférer sur le bien commun, de l’ordre public caractérisé par un état sociétal idéal (bon ordre, sécurité, salubrité et tranquillité publique) et des intérêts de la France et du peuple français mais de nous « mener vers l’abîme » à l’aide de manipulations du pouvoir, des partis politiques, des médias, des agences de conseil en programmant les esprits à la guerre pour des intérêts inavoués.

 

Cette loi de programmation militaire est différentes des précédentes, l’article 47 procède à sa complète rénovation. Ainsi le Président de la République pourra réquisitionner, c’est-à-dire obtenir par la contrainte, des biens, des prestations de services et l’enrôlement d’une personne physique en cas de menace non plus actuelle et concernant le territoire français mais de menace seulement « prévisible ». Pire encore, la France, engagée par son alinéa 15 du préambule de la Constitution de 1946 peut conclure des engagements internationaux en vue « de favoriser la paix et la sécurité du monde et d’assurer le respect des principes généraux du droit public international ». Ce transfert de compétences permettrait aux instances de l’Union européenne, en accord avec l’OTAN, d’engager la France dans une guerre sous prétexte d’assurer la paix sans que les intérêts fondamentaux de la Nation française ne soient pourtant en jeu. Le mal se pare de vertus, la guerre est organisée au prétexte d’assurer la paix !

 

« et si l’on réintroduisait le service militaire obligatoire… la seule façon de montrer à Poutine que nous ne céderons pas, c’est de faire appel au sang des fils et filles de France. » Général Vincent Desportes.

 

La loi prévoit un an d’emprisonnement et 15 000 euros d’amende pour le fait de refuser un recensement de personnes biens ou services ou de convocation à des essais. Le refus de déférer aux réquisitions sera puni de 5 ans d’emprisonnement et 500 000 euros d’amende. Les personnes visées sont tous les Français de 14 à 74 ans qu’ils se trouvent sur le territoire français ou à l’étranger. Me Virginie de Araújo-Recchia rapporte les propos du ministre de l’Industrie, Roland Lescure du 27 mars 2024 : « Ces réquisitions, qui sont l’outil le plus dur de l’arsenal juridique, pourront aller jusqu’à des confiscations… tout ce qui a été voté pourra être mis en œuvre. ».

Cette propagande de guerre, qui s’adresse également aux femmes et aux enfants, est préparée et organisée dans un contexte plus large. Il est bien question de « programmation mentale » des populations. La censure des réseaux sociaux est évidemment une priorité car le public ne doit pas être « désinformé ». Des « campagnes d’éducation et de sensibilisation » seront menées. Remettre en cause les décisions politiques ne sera plus autorisé, les professeurs devront respecter les programmes faute de quoi ils seront fermement sanctionnés.

Me Virginie de Araújo-Recchia nous permet de comprendre l’articulation du projet d'un monde globalisé soumis à une gouvernance mondiale à travers l’Agenda 2030, le faux prétexte du pseudo réchauffement climatique qui, à travers un langage paradoxal, en appelle à la défense nationale.

« Puisque le collectivisme et le contrôle social engendreront misère et arrêt de la consommation, l’objectif semble être de rendre les finances publiques de chaque pays exsangues, de priver les citoyens de leur propriété privée au prétexte de financer les guerres, famines et pandémies. » Christine Lagarde 2021.

 

Le dernier chapitre est essentiel. Il reprend l’histoire, la philosophie et le corpus juridique français afin de nous expliquer ce que sont le droit naturel et le droit des gens dont nul ne peut s’affranchir. La loi naturelle, fixe et immuable, embrasse tous les premiers principes moraux et reprend les inclinations de l’homme à la conservation de la vie humaine, sa propagation, l’éducation des enfants, la connaissance de Dieu et la vie en société dans laquelle l’ignorance et le mal fait à autrui doivent être combattus. Les citations reprises sont éloquentes, Cicéron, Aristote, saint Thomas d’Aquin... et rappellent le droit des gens, qui est ce droit naturel qui ne s’applique qu’aux relations des hommes entre eux. Ainsi une guerre engagée pour de mauvaises raisons, comme la volonté de domination, est qualifiée d’homicide en loi morale, un crime contraire à la loi naturelle qu’il faut refuser, un ordre auquel il faut désobéir.

« L’Ukraine n’est pas membre de l’OTAN et n’est pas membre de l’Union européenne. Il s’agit d’ingérence, de sacrifice de populations ukrainiennes, qui n’aurait jamais dû avoir lieu si l’OTAN n’était pas intervenue depuis au moins 2014 pour fomenter ce qui se déroule sous nos yeux. […] le mépris du droit des gens mènera aux sacrifices des populations françaises et plus largement européennes si l’on y prend pas garde » (p. 169).

 

Dans la deuxième partie du livre, le Dr Ariane Bilheran dont les écrits sont une source essentielle à notre réflexion, nous livre son analyse philosophique de cette loi.

Cette loi a été votée dans l’indifférence médiatique et le silence des professionnels du droit. « Le Prince peut à tout moment réquisitionner les biens, les corps et les esprits de façon tout à fait arbitraire, selon son bon vouloir. » La fraude totalitaire a consisté par le passé à organiser une menace de façon à légitimer un état d’exception dans lequel les freins constitutionnels et démocratiques sont inactivés. Avec cette loi, la menace ne sera plus nécessaire puisqu’il suffira d’une menace potentielle sans notion d’urgence réelle ou fictive.

Bien évidemment, Ariane Bilheran s’arrête sur la programmation mentale de la population et l’endoctrinement de la jeunesse. Il ne s’agit plus ici de la seule Novlangue mais de l’effectivité de mesures pour les adultes et pour les enfants dans leur vie quotidienne. Les gymnases, les piscines deviennent des infrastructures militaires ! Des cours seront dispensés aux collégiens et lycéens en matière de défense… des uniformes pour exacerber le sentiment d’appartenance à la nation… en somme, une véritable propagande militaire. « La politique de cette Loi de programmation militaire est une oppression absolue des citoyens sacrifiés pour une guerre totale sans limites de frontières, sous le joug d’un état de menace permanent et qui se contrefiche bien de la dignité, de l’intégrité psychique et physique, de la justice, de la morale, du droit à la vie et des efforts diplomatiques pour la paix. »

La jeunesse est une cible de choix, elle est malléable, pleine d’énergie, idéaliste. Elle rappelle que les traumatismes causés par cette standardisation de l’ « éducation sexuelle » dans les écoles sont une préparation à l’efficacité déjà éprouvée dans les jeunesse hitlériennes. « La France est dans une situation de femme battue, piégée dans la situation, son psychisme minime la tragédie » qui s’annonce : une guerre contre la Russie, voulue et planifiée. Elle détaille les actes, les discours, la propagande, le musèlement de la presse et de l’opinion… Nous sommes irrémédiablement menés à une guerre, les prochains chocs traumatiques feront basculer l’opinion de la population qui jusque là reste dans le déni.

Enfin, dans la préface, Slobodan Despot, romancier et éditeur, rédacteur en chef de l'Antipresse où il a publié plusieurs études capitales pour le destin de la France. Il reste fidèle à lui-même dans la pertinence de ses propos et la justesse de ses questionnements :  "Et si la guerre étrangère n'était pas du tout l'objectif de cette législation mais bien plutôt une guerre domestique : celle de l'état contre ses propres citoyens?"

 

Aucune guerre n’est arrivée subitement, tous les textes législatifs témoignent, plusieurs années avant, de leur préméditation. Ce travail réalisé par Me Virginie de Araújo-Recchia est une arme qu’il vous faut saisir, pour prendre pleine conscience de ce qui se trame car cette conscience vous prémunira des manipulations à venir.

 

 

 


Dépêches Citoyennes

Recevez nos articles automatiquement

Tous droits réservés (R) 2023-2024