Imagine l’Avenir et La Concorde TV ont organisé ce colloque qui s’est tenu sur 4 jours début novembre 2022. Les Dépêches Citoyennes y ont participé dans le cadre de leur partenariat avec La concorde TV mais aussi à titre de média citoyen intéressé par la synergie qui pourrait se réaliser.
Nous avions hâte de retrouver ces médias croisés au fil des évènements afin d'avoir un temps de partage privilégié et d'échanges. Enfin, il est difficilement explicable mais tellement évident qu'une rencontre réelle (physique) est bien plus riche, intense complète qu'un échange via téléphone ou visioconférence.
Jean-Claude Bourret était le parrain de ces assises.
La carrière de Monsieur Bourret est impressionnante, ses connaissances en divers domaines ont enrichi nos échanges et nourri nos réflexions. Il a été à l'écoute de nos questions, disponible et très honnête dans ses réponses. Il est un grand journaliste intègre, fier et sans condescendance aucune. Un grand merci à lui pour ses qualités humaines, journalistiques et médiatiques rares.
De nombreux journalistes ont été invités à venir débattre et ont pu ensuite répondre aux questions de citoyens et de confrères.
La Concorde TV, qui est née le 24 novembre 2021, date anniversaire de la Charte de Munich. La concorde TV souhaite être la première télévision citoyenne nationale française. Son mode de fonctionnement est coopératif, associatif, collectif et participatif. Elle est un bien commun qui existe sous le régime d’une collégiale qui s’oblige à être loyale, impartiale et uniquement contrôlée par le citoyen.
Imagine l’Avenir est une association qui a pour objet de fédérer les citoyens, les organisations publiques et privées pour agir en faveur des citoyens et de l’intérêt général. Il organise et anime des rencontres et des débats, favorise les échanges entre les citoyens afin de promouvoir un mieux vivre ensemble. Les ateliers d’expression citoyenne sont des espaces conviviaux d’apprentissage à la démocratie et à la construction de la fraternité.
Comment traiter l’information ?
Lors de ce débat, plusieurs réflexions ont été faites, affinées, et elles ont fait consensus.
Le constat :
La Charte de Munich est totalement ignorée des médias dits « mainstream ». Les médias indépendants ont à cœur de lutter contre la pensée unique induite par les médias « mainstream » (caisses de résonnance des dépêches l’AFP) qui ont le monopole médiatique. L’AFP est mise en examen pour diffamation.
L’infiltration de la micro-population de puissants financiers dans les médias, les politiques et les institutions leur permet de dominer en accroissant leur pouvoir financier d’une part et en affaiblissant les populations d’autre part. Les médias ne sont plus le 4ème pouvoir mais le tout premier ou le deuxième si l’on pense au pouvoir financier. Leurs paroles ou leurs silences influencent et conditionnent l’opinion publique et par voie de conséquence l’évolution de notre société. Le matraquage actuel est idéologique.
La télévision est l’outil de manipulation par excellence. Nous avons basculé dans un monde virtuel où la vérité est ce qui est dit à la télévision, bien avant la réalité constatée, les lois établies. Ce qui n'est pas dit à la télévision est censé ne pas exister. Nombreux sont ceux qui n’ont pas conscience de leur propre aliénation, qui sont perméables à la propagande et totalement hypnotisés. « Les gens ne savent pas qu’ils ne savent rien ». Nous avons basculé dans un monde totalement virtuel, dans une matrice informationnelle, des avatars ont pris notre place, le monde est irréel.« Nous sommes presque dans le métaverse ». On peut noter que la possibilité d’être en désaccord semble avoir été bannie.
Les réflexions :
Le journaliste est le capteur de la société. Le rôle du journaliste représente le droit du public à connaître la vérité. Le traitement de l’information consiste à donner une forme à l’évènement. La vérité en tant que telle n’existe pas : chacun a son filtre d’analyse et un fait purement objectif est interprété différemment selon l’explication du contexte, de l’histoire et des enjeux. Dès lors et pour être le plus juste possible, elle devrait être représentée par plusieurs paroles, points de vue et tous devraient pouvoir s’exprimer. La censure imposée, l’auto-censure et la chasse aux sorcières visent à faire taire ceux qui s’expriment en dehors de la doxa. La pluralité de journalisme et la liberté d’expression sont deux conditions absolument nécessaires. La pensée complexe est une approche systémique. Plusieurs personnes dont les domaines de compétences sont différents auront ensemble des pensées plus profondes et plus fines.
Enfin, l’enfermement par les algorithmes est un point à ne pas négliger car ils enferment dans l’entre-soi et privent de l’accès à la pluralité de l’information.
Comment relancer l’investigation ?
L’indépendance des médias, qui est la seule garantie d’une information loyale et libre passe, par le financement et la collaboration. Aujourd’hui, le coût de production de l’information est essentiellement le coût de la matière grise. Le citoyen a trois armes.
Si 10 millions de Français donnaient un euro par mois, les citoyens pourraient avoir une presse libre et indépendante pour faire face aux médias propagandistes. La question a été posée d’une collecte de fonds unique pour une répartition ensuite aux médias alternatifs, indépendants mais également la synergie des médias alternatifs et une plateforme commune qui leur permettraient de communiquer entre eux.
La presse ne devrait pas être subventionnée, ou seulement occasionnellement.
Le virus, c’est l’information.
La charte de Munich est-elle toujours d’actualité ?
La charte de Munich est pour le journalisme ce qu’est le serment d’Hippocrate pour les médecins. Le constat général est que cette charte n’est non seulement plus respectée mais pire encore, elle est inconnue de nombreux journalistes. Ils sont bien formatés dans les écoles où on leur apprend ce qui doit être pensé comme étant « le bien » et ce qui doit être pensé comme étant « le mal ».
Cette charte a été rédigée dans le but de garantir l’indépendance de la presse afin qu’elle garantisse la démocratie au travers de la liberté d’expression. Elle n’a malheureusement pas de force légale.
L’application de cette charte de Munich fait de la presse l’arme démocratique de défense des citoyens. Sans elle, la presse devient l’outil de manipulation idéal pour conditionner l’opinion publique et priver les citoyens de la liberté d’expression et de leurs libertés.
Le terme de loyauté manque dans la charte de Munich.
Quel système d’informations par et pour les citoyens ?`
Plusieurs réponses ont été apportées :
Les médias qui agissent au niveau micro-local et en interaction avec les citoyens ont été évoqués.
L’arrivée, il y a quelques années, de chaînes d’informations en continu amène à se poser la question d’avoir une télévision citoyenne qui pourrait également fournir une information en continu, accessible tout au long de la journée voire de la nuit.
La notion de médias collaboratifs et participatifs est dans l’ère du temps.
La pluralité de canaux de médias indépendants pourrait être portée à la connaissance des citoyens via une synergie, un regroupement des médias. Cette union donnerait une plus grande force face au colossal système en place. Des moyens mis en commun pourraient également permettre de minimiser les coûts tout en augmentant la qualité.
Toute l’histoire du monde est basée sur des mensonges et il y a une manipulation permanente de l’opinion publique.
La question obsédante est : comment faire s’éveiller le peuple français qui n’est que le fantôme de lui-même ? Sans son éveil massif, la lutte pour la démocratie et la liberté semble perdue.
Merci à tous les participants : Jean-Claude Bourret, Alexandre Penasse - Kairos -, Xavier Azalbert - France Soir -, Chloé Frammery, Pierre Barnérias - Citizen Light -, Francis Lalanne, Jean-Baptiste Rivoire - Off Investigation -, Cécile Maïchak - Dosumani -, Florence - Vigi Média -, les Enfants Phare, Le Front médiatique, les Dépêches Citoyennes, Oh citoyen, Imagine l’Avenir, La concorde TV et les citoyens présents.
Nous avons apprécié :
- Chloé Frammery, scrutatrice perspicace des vérités qui se cachent derrière les institutions européennes, claire et pertinente, elle a fait le parallèle entre le serment d'Hippocrate et la Charte de Munich.
- Xavier Azalbert, calme et posé comme à son habitude, a décrit très précisément ce que sont les biais qui peuvent exister et qui nous touchent tous. Il nous a permis, en les détaillant et les explicitant, de comprendre toutes les nuances entre un article et une tribune, de mieux cerner la frontière entre l'information et l'opinion. Enfin, il nous a permis de mesurer la responsabilité du journaliste et l'importance de redonner le pouvoir au citoyen.
- Alexandre Penasse, profondément humain et sensible, a témoigné de son engagement sincère et entier à la vérité. Son vécu de journaliste atteste du monopole médiatique dont il parle.
- Jean-Baptiste Rivoire, riche de sa grande expérience, a posé un constat réaliste et juste sur la souffrance générale des corporations de notre société, dont celle du journalisme.
- Cécile Maïchak, franche et directe, s'est exprimée clairement sur le diagnostic d'hypnose de masse qu'elle pose sur la population et l'outil de manipulation que représente la télévision.
- Francis Lalanne, humaniste engagé, a rappelé les dangers que représentent le « métaverse » pour l'humanité et a mis chacun face à ses responsabilités en citant le dissous de la servitude volontaire de La Boétie.
- Pierre Barnérias, plus déterminé que jamais, n'a pas mâché ses mots. «Les mensonges sont énormes, la responsabilité des journalistes est colossale». Il repose son rôle qui est de donner l'information, la montrer et nous « déculpabilise » en disant qu'il ne sent pas responsable de ceux qui ne veulent pas voir.
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