Dans les années 1950, le psychologue de Harvard Curt Richter a mené une expérience cruelle : il a placé des rats dans une piscine d'eau pour voir combien de temps ils s'accrocheraient à la vie.
Il s'est avéré qu'en moyenne, ils abandonnaient et se noyaient au bout de 15 minutes. C'était le cas d'un groupe de rats.
Quant au deuxième groupe, avant que les sujets n'abandonnent, le chercheur les a sortis de l'eau. Il les a séchés, nourris, laissés se reposer quelques minutes et les a remis à l'eau. L'espoir était là pour les rats.
Combien de temps pensez-vous qu'ils pourraient tenir le coup au deuxième tour ? Encore 15 minutes ? 10 minutes ? 5 ?
...
Non, 60 heures !
La conclusion est évidente : parce que les rats croyaient en leur salut continu, ils ont pu forcer leur corps à faire l'impossible et ont repoussé leurs limites.
« Tant qu'un homme n'abandonne pas, il est plus fort que son destin »
Erich Maria Remarque
Addendum
Après des recherches approfondies, l'expérience de l'espoir sur les « rats qui se noient » de Curt Richter, souvent citée, est en fait une mauvaise interprétation de son travail original. Voici les faits essentiels :
1. Publication originale :
Richter a publié un article sur les expériences sur les rats en 1957 intitulé « Sur le phénomène de la mort subite chez les animaux et l'homme » dans la revue Psychosomatic Medicine.
2. Expérience réelle :
L'expérience de Richter impliquait des rats sauvages et domestiques dans des réservoirs d'eau, mais elle n'incluait pas l'élément « sauvetage et espoir » couramment décrit.
3. Résultats :
L'étude s'est concentrée sur les différences de temps de survie entre les rats sauvages et domestiques, et sur la façon dont une mort subite pouvait survenir en raison du désespoir. (Certaines versions indiquent que les rats qui plongeaient pour, vainement, trouver une issue abandonnaient et se laissaient mourir)
4. Mauvaise interprétation :
Le récit populaire de « l'espoir » semble être une embellissement ou une mauvaise interprétation ultérieure du travail de Richter, et ne fait pas partie de l'expérience ou des résultats originaux. Il n'existe aucune preuve crédible que Richter ait mené une expérience de suivi impliquant le sauvetage de rats et l'observation de temps de survie prolongés grâce à « l'espoir ».
Les deux expériences, réelle ou extrapolée, traitent de l'espoir et du désespoir.
Peut-on en conclure que l'espoir fait vivre et le désespoir tue ?