Manue Scritch est dessinatrice. Nous l'avons croisée à Nancy, elle nous parle de sa toute dernière création.
Dépêches Citoyennes : Comment en êtes-vous venue à la bande dessinée ?
MS : Les bandes dessinées franco-belges ont bercé mon enfance, en particulier les Tintin et les Astérix que j'ai lus, relus et re-relus !
Il y a quelques années, j'ai commencé à publier des dessins sur mon site, des illustrations et des strips. Cela m'a permis de construire mon style et d'apprendre à structurer une scène.
À côté de cela, le scénariste et moi avons eu une idée d'histoire qui nous est venue très naturellement. Cela a commencé avec une plaisanterie, et cela a fini avec une BD !
DC : Quelle histoire y racontez-vous ?
MS : RouRou, le prince des dauphins, est envoyé en exil par son père parce qu'il a commis une faute. Pour regagner sa place de prince, il lui faut alors passer des épreuves, prouver sa valeur.
Cette histoire est un récit initiatique qui parle de liberté, de courage, d'honneur et de rédemption. Et à ce titre, elle s'adresse aux enfants comme aux adultes.
DC : Les couleurs sont fraîches et douces... Vous avez attaché de l'importance au graphisme évidemment.
MS : Oui, bien sûr. La couleur est très importante pour moi. C'est un domaine absolument passionnant que je ne me lasse jamais d'explorer. Même les couleurs à priori les plus moches (vert caca d'oie, vert épinard, violet façon joker...) peuvent être belles lorsqu'on les combine correctement !
À cela, j'ajouterai que j'apporte toujours un soin extrême à la précision des traits, de la composition, des expressions. Je peux passer beaucoup de temps pour obtenir le meilleur résultat possible. C'est important que les personnages soient expressifs et vivants.
DC : À quelle catégorie d'âge cette BD s'adresse-t-elle ?
MS : C'est une BD familiale que l'on peut lire de « de 7 à 77 ans ». Il y a deux niveaux de lecture, un peu comme Astérix : on peut lire le premier niveau avec le regard d'un enfant ou le deuxième niveau avec le recul d'un adulte.
DC : C'est un projet « fait en France »... Y teniez-vous ? particulièrement ?
MS : Oui ! C'est important pour moi de faire appel à un imprimeur français.
En tant que dessinatrice, cela me rassure beaucoup de pouvoir le rencontrer, de voir que l'on se comprend et de pouvoir vérifier les aspects techniques avec lui.
D'autre part, je serais contente de pouvoir faire travailler un prestataire français qui aime vraiment son métier. La France est le pays des artisans passionnés, il faut les soutenir quand on en a la possibilité.
De plus, l'avenir, c'est le circuit court, pas la sous-traitance à l'autre bout du globe.
DC : Cette première création (BD) vous a-t-elle donné envie de continuer ? une suite ?
MS : Le royaume des dauphins est vaste, les possibilités sont immenses ! Dans mes cartons, il y a déjà une suite aux aventures de RouRou, mais aussi beaucoup d'autres idées qui j'espère donneront le jour à de chouettes projets également.
DC : Ulule c'est quoi ?
MS : C'est une plateforme de financement participatif qui met en lien direct les créateurs et leur public.
Dans le schéma classique, l'auteur attend la bénédiction de l'éditeur pour publier (en espérant ne pas trop heurter l'idéologie progressiste ambiante), pour finalement ne gagner presque rien et ne plus avoir la main sur les droits d'utilisation de son œuvre.
Avec Ulule, nous choisissons le moment du lancement du projet et nous nous adressons directement au lecteur. Celui-ci peut voir ce quoi il s'agit sur la page du projet : https://fr.ulule.com/bd-rourou/.
Et s'il le trouve intéressant, il peut effectuer une pré-commande (ou plusieurs 😉).
Il y a plusieurs options possibles, que les lecteurs pourront découvrir sur la page du projet.
Enfin, je précise que si l'objectif fixé n'est pas atteint, tous les contributeurs sont intégralement remboursés.
DC : Quelle est la date limite ?
MS : Vous pouvez passer une pré-commande jusqu'au 15 octobre.
Si l'objectif est atteint, nous pourrons lancer l'impression de la BD.
Et si tout se passe bien, la BD sera livrée avant Noël.