4 octobre 2022
Psychologie

Ariane Bilheran Symposium de Lisbonne -

Septembre 2022 à Lisbonne

L'urgence sanitaire a justifié l'État d'exception : le moment qui permet de suspendre l'ordre juridique durant lequel tout le pouvoir est donné au pouvoir exécutif ; le pouvoir totalitaire est la rencontre entre pouvoir cynique et corrompu et une masse d'individus crédules et obéissants. La langue est reconstruite par l'idéologie. La loi a été enfreinte pour violer les individus au nom de la loi. L'objectif du totalitarisme est génocidaire : supprimer une grande partie de la population. 

 

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Étymologie de la corruption 

Latin : corrumpere : rompre avec - « corrompre les mœurs d'une cité est un signe de décadence morale » (Cicéron).

Français : corrompre : séparer, casser détruire : une rupture de ce qui lie les êtres entre eux - le lien se rompt sous la méfiance, l'envie et la haine.

rumpere vient de rups : paroi de rocher, ravin, grotte, précipice. La corruption est un gouffre qui s'instaure entre l'autre et moi, l'État et son peuple, qui divise les familles, les amis les professions, l'humanité.

De tous temps, le pouvoir est lié à la corruption. 

La dérive totalitaire

Cette dérive totalitaire ne peut fonctionner sans un endoctrinement des masses. Nous sommes victimes d'une ennemi, visible ou invisible, nous devons entrer en guerre et tous les moyens sont permis. C'est un délire de persécution qui traumatise les individus, les dissocie et les fait entrer dans une psychose de masse qui les conduit à des passages à l'acte nuisibles, haineux et dangereux qu'ils n'auraient pas commis en d'autres circonstances.

Dans le délire, le harcèlement doit être constant pour susciter chez l'individu un état de terreur. Les apparentes pauses font partie de la manipulation comme lorsque le bourreau vous donne un verre d'eau après la torture et vous parle aimablement avant de recommencer.

Les méthodes sont sectaires : la terreur (un virus veut nous tuer), la séquestration (confinement), l'atteinte aux droits fondamentaux inaliénables (liberté d'expression, égalité devant la loi), une exclusion et une maltraitance généralisée envers toute une population (culpabilisation, séduction, chantage, refus de soin, désorganisation des repères spatiaux et temporels, surveillance, transgression de la vie intime)

Le conflit de loyauté est une technique de torture psychologique visant à obliger à faire des choix impossibles (droit à disposer de son corps / droit de travailler), suggestion hypnotique jusqu'à induire un interdit de penser chez les gens à travers les masses médias (répétition d'une comptabilité mortifère, images de panique), puis l'intimidation, la menace, la censure et les persécutions. Toute forme de désaccord ou simple interrogation rencontre aujourd'hui censure, calomnie et répression face à une narration dogmatique que nul ne doit réfuter malgré ses paradoxes. Les chocs traumatiques itérés sur la population (décisions de fermeture au dernier moment), les discours paradoxaux (dire tout et son contraire à quelques semaines d'écart sans justification).

La corruption a détourné la déontologie des métiers. 

L'instrument clef de la mise en place du pouvoir totalitaire est le harcèlement des esprits qui doivent devenir perméables à l'idéologie. L'endoctrinement des masses est une corruption morale psychique, intellectuelle et émotionnelle des esprits.

L'obéissance

Tout ceci ne pourrait pas fonctionner sans l'obéissance des gens de bien à un système corrompu. Il y a une corruption énorme en haut lieu. Les maux dont nous souffrons viennent aussi de l'obéissance, la naïveté, la passivité, la crédulité de ceux qui sont endoctrinés. 

Le corrompu cherche son intérêt immédiat pécuniaire ou pratique. C'est un moindre mal que son exact contraire, lorsque des responsables et l'encadrement institutionnel accomplissent scrupuleusement leur mission dans la plus grande intégrité quand cette mission est au service d'une puissance mauvaise. En cela consiste la banalité du mal (Hannah Arendt avait relevé qu'Eichmann ne cherchait aucun bénéfice personnel immédiat).

L'endoctrinement

Pour endoctriner les esprits, il faut utiliser, la fraude, la ruse, la tromperie, l'escroquerie. Le délire de la psychose de masse dans cette idéologie qui ne correspond pas à la réalité de l'expérience, sur le plan de la psychologie, correspond au délire paranoïaque. Les principes sont erronés et de là découle un discours d'apparence rationnelle mais dont les hypothèses de base prises pour des vérités sont des erreurs logiques. Les conditions de la raison ne sont pas aléatoires. La recherche de la vérité doit répondre à une rigueur. Le dévoiement des mathématiques (modèles de prévisions de mortalité), la fraude langagière, sont utilisés pour rendre acceptable une réalité moralement condamnable (isolement prophylactique).

La langue colonise les esprits et devient un outil de persécution d'une certaine catégorie de citoyens. Beaucoup de mots ont disparu, (soigner diagnostiquer, guérir, médicaments, remèdes, traitements, immunité), des expressions dénuées de sens (malade asymptomatique). C'est un ensauvagement des mots avec une communication asymétrique de haut en bas, du pouvoir vers la masse. Des amalgames aussi (entre malade et testé positif). La criminalisation de tout individu ne faisant pas confiance au pouvoir justifie une répression exemplaire (camp d'internement). La langue véhicule des paradoxes qui sidèrent la pensée. Elle n'est plus un mode de communication mais de séparation, incompréhension, division, confusion. La langue est reconstruite par l'idéologie. L'humain est déshumanisé, et est humanisé ce qui ne l'est pas (virus, ennemi qui progresse à qui il faudrait faire la guerre). Enfin des mantras qui sont répétés (la responsabilité c'est la confiance)Le viol politique de la langue est le plus dangereux. Les mots qui ne veulent plus rien dire pour désigner la réalité qui nous entoure conduisent aux tragédies de l'Histoire.

Les fraudes épistémologiques

Les premiers principes ayant entraîné les décisions politiques supprimant nos droits fondamentaux sont des erreurs grossières qui trahissent la logique, subvertissent la science en instrumentalisant les mathématiques.

La science n'est plus un outil de discernement et de recherche mais un instrument politique de contrôle au fonctionnement inquisitorial.

La science n'est plus le lieu du doute et débat mais le lieu de la certitude idéologique et du dogme religieux. 

La confusion entre la matière morte et la matière vivante. On traite les êtres comme des statistiques ou des chiffres. Cette imposture intellectuelle est connue depuis l'Antiquité.

La confusion entre les sciences opératives et spéculatives. La médecine opère sur le réel, le patient, et ne fonctionne pas comme des sciences qui restent dans un pur concept. On ne peut traiter l'humain sur la base de science dure, c'est une imposture. Le dévoiement de la pratique médicale constitue par excellence le principe du totalitarisme. Il utilisent toujours le scientisme et en particulier la médecine qui permet un contrôle sur les corps. 

La définition de la santé s'est transformée en absence de maladie potentielle. Les virus ne sont pas des menaces, ils renforcent les anticorps et font partie de notre génome. La maladie est un déséquilibre interne qu'il convient de comprendre pour rétablir l'équilibre.

La fraude politique et juridique

Le totalitarisme peut être défini comme l'instauration d'un état d'exception, d'une guerre civile légale qui permet l'élimination physique non seulement des adversaires politiques mais de catégories entières de citoyens qui semblent non intégrables dans le système politique. La création volontaire d'un état d'urgence est une des pratiques essentielles des États contemporains. (Hitler promulgua un tel état d'exception qui perdura pendant 12 ans). Tout le pouvoir est donné entièrement à l'exécutif et le parlement ratifie les décrets promulgués par le pouvoir exécutif. C'est la fin de la séparation des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire, alors que c'est la règle qui évite tout glissement vers l'arbitraire.

La nécessité n'a pas de loi (adage latin)L'invocation de la nécessité justifie-elle une transgression de l'ordre juridique et du droit en général ? Dante y répond : il est impossible d'atteindre l'objectif du droit sans le droit. On ne peut pas invoquer une suspension de l'ordre juridique au motif de la nécessité.

La nécessité en était-elle vraiment une ? Cet état de nécessité a été créé artificiellement. La loi a été enfreinte pour violer les individus au nom de la loi. Elle devient un instrument de persécution, d'intimidation, de stigmatisation.

La fraude morale

 

Elle a consisté à faire admettre aux populations par manipulation des esprits que « la fin justifie les moyens ». Les consciences ont été manipulées par des cabinets d'influenceurs au nom du bien commun. Il est devenu acceptable de ne pas soigner, d'ostraciser des individus, de créer la panique, d'utiliser le chantage et les conflits de loyauté, de ne pas honorer nos devoirs anthropologiques et spirituels envers nos morts, d'abandonner nos anciens, d'euthanasier une partie de la population, de trier les patients, de maltraiter une grande partie de la population (enfants, adolescents, nourrissons). « La fin justifie les moyens » rend acceptable le sacrifice d'individus au nom du plus grand nombre et déposséder l'individu de ses droits humains. Les considérations morales ne sont plus dans le discours, sauf à être utilisées pour manipuler. La logique sacrificielle implique que les individus ne comptent plus et peuvent servir d'objet d'expérimentation jusqu'au génocide. Il n'y a plus de limite morale juridique ou spirituelle.

Arthur Koestler : « Il n'y a que deux conceptions de la morale humaine qui sont a des pôles opposés. L'une d'elle est chrétienne et humanitaire, elle déclare l'individu sacré. L'autre part du principe qu'une fin collective justifie tous les moyens (...) permet et exige que l'individu soit sacrifié à la communauté. »

Ariane Bilheran répond aux questions...

Le mécanisme de défense est le déni : l'incapacité pour la personne de se représenter la situation car elle est insupportable. En l'occurrence, renoncer à l'illusion que nos gouvernement sont des gentils et que nous sommes dirigées par des malades. La personne ne peut pas même concevoir cette hypothèse. Il est contre-productif d'essayer de lui montrer ce qu'elle ne peut pas voir. Il convient de diminuer la charge de la peur. Pour ce faire, il convient de l'aider à renforcer ses ressources et retrouver une capacité de prise de distance. 

Ariane Bilheran Symposium de Lisbonne -

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