Depuis plus de 3 ans, nous avons rencontré de nombreuses personnes dont la particularité est de faire vivre leurs convictions et de défendre une ou parfois même plusieurs causes qui leur sont chères ou encore d’œuvrer pour le bien commun. Ce faisant, ils participent, chacun à leur manière, à la vie même de la société, au lien social, à l’enrichissement de l’ « opinion publique », à la diffusion de l’information. Ils rendent possibles des activités ; ils créent la possibilité d’échanges ; ils font naître des actions ; ils organisent l’entraide et le soutien ; ils permettent aux forces de s’unir ; de tout temps, ils ont été la contre-mesure à des institutions défaillantes, le palliatif à un manque ressenti par la population, la nécessaire vitalité du corps social, la voix des plus vulnérables, des minorités ou de la majorité, etc.
Ils sont de tous âges, de tout milieu social, de toute profession. Si l’on ne reprend que les associations déclarées, elles sont plus de 1 300 000 en France, dont certaines créent de l’emploi, et sont animées par plus de 22 millions de bénévoles ! C’est d’abord le secteur sportif et culturel qui compte le plus d’associations ; viennent ensuite l’humanitaire, le social et la santé et enfin la défense de droits, de causes et d’intérêts. Elles sont parties prenantes de la vie politique locale ou nationale, chacune à leur mesure.

Nombreux sont ceux qui pensent que ces acteurs vivants et engagés offrent de leur temps parce qu’ils en ont, parce que cela donne un sens à leur vie, allant jusqu’à évoquer l’ambition, le besoin de reconnaissance ou la soif de « pouvoir ». Si bien évidemment, on ne peut faire de généralité en cette matière, comme en toute autre, il est de fait que l’écrasante majorité des personnes qui s’engagent pour le bien commun, que ce soit de façon bénévole ou même en étant salarié (le carriérisme ne se fait pas en milieu associatif), sont motivés par le bien commun, la solidarité, la fraternité ou la cause. Ils ne donnent pas un temps dont ils ne sauraient que faire mais bien du temps qu’ils pourraient consacrer à des loisirs, des amis, la famille, à l’oisiveté ou même à des activités lucratives. Ils ne donnent pas de leur argent, en dons ou en investissements parce que leur situation financière est large mais bien parce qu’ils ont la volonté de participer au bien commun et mener à bien une mission.
Combien sommes-nous à bénéficier de leurs efforts, de leur dévouement ? Nos enfants pour faire du sport, des visites ou des voyages culturels ; nous-mêmes au détour d’un besoin particulier avons tous fait appel à une association, à ses bénévoles pour trouver de l’aide, être guidés dans une recherche ou même trouver l’information que l’on cherche. Combien de joyaux de notre patrimoine sont sauvegardés grâce à eux ? Combien d’entre nous ont reçu une aide salvatrice dans un moment difficile de leur vie ? Combien de lois ont pu voir le jour grâce à ces bénévoles militants ?
Nous devons adresser toute notre reconnaissance à toutes ces petites mains, ô combien précieuses, qui travaillent en coulisses, et sans lesquelles rien ne serait possible ! J’aimerais aussi rendre un hommage spécial à tous ceux qui descendent dans la rue. Ils passent des heures à organiser, font une déclaration à la préfecture, travaillent sur la confection de banderoles et de tracts, mettent en place des outils d’information et prennent un après-midi pour venir à notre rencontre, pour nous informer, nous avertir.
À chacun d’eux, j’adresse un immense merci du fond du cœur. Quand vous en croiserez de nouveau, prenez quelques minutes pour écouter car c’est bien À VOUS que cela s’adresse et POUR VOUS que cette action a lieu.
Et puis, si vous aussi, pouvez prélever de votre vie ne serait-ce que quelques heures pour participer, vous serez accueilli les bras ouverts. C’est le nombre qui diminue la charge, la rend plus légère et vous serez remercié par la joie profonde qu’apporte le partage et la satisfaction d’avoir mis sa pierre à l’édifice.
Enfin, un piège dans lequel nous devrions faire attention à ne pas tomber est celui de la délégation de reponsabilité pour ce qui nous concerne personnellement et représente un danger aux conséquences irrémédiables. Nous inversons les rôles en nous appuyant sur le « combat » d’un petit nombre d’individus alors même que nous devrions être son appui, nous positionner à leur côté afin de décupler la puissance de leur voix. Ne rien faire nous rend complice et nous condamne à être victime. S’il y a un certain nombre de personnes dans le déni de certains sujets, un petit nombre dans l’action, il reste un grand nombre de personnes qui valident et encouragent le « combat » sans toutefois s’y engager et se positionner. Ce sont bien ces derniers qui détiennent la clef de la victoire. Monsieur Boycott ne fut pas « vaincu » par un petit groupe d’individus convaincants mais bien par une cohésion massive des fermiers.
À plusieurs, on a moins peur ! En grand nombre, on est vainqueur !
Faisons corps, ensemble et tentons de rallier les isolés, nous avons besoin les uns des autres pour grandir, s’instruire, communiquer, construire, se soigner, se soutenir, en un mot, pour être heureux. N’oublions pas l’isolement est en toute première position de la charte de Biderman !
Faites un don, le plus précieux de tous, le don de votre temps !